La laine d’Alpaga, le nouvel or du Pérou

Le Pérou est un des rares pays où l’artisanat est un art d’exception. L’expertise ancestrale des artisans péruviens rend unique leurs créations tant par leur savoir-faire que par leurs motifs. La créativité y règne.

Plus légère, plus douce, plus résistante et de meilleure qualité que la laine de mouton, la laine d’alpaga est une matière première utilisée depuis des siècles au Pérou. Aujourd’hui, elle est devenue une matière composante de produits de luxe dans les pays occidentaux.

Voyage au Pérou vous en dit plus sur ce joyau d’exception dans le monde du textile qui commence à faire sacrément de l’ombre à l’indétrônable cachemir

Qu’est-ce que la laine d’Alpaga

La laine d’Alpaga provient de l’animal du même nom. Cousin germain du fameux lama, l’alpaga se trouve le long de la cordillère des Andes. Nous retrouvons ces camélidés également dans certains élevages en Amérique du Nord, en Australie et en Europe.

On en recense plus de 4 millions en Amérique du Sud, dont 90% se trouvent dans le Sud du Pérou.

Il existe deux types d’alpaga : l’alpaga Suri et l’alpaga Huacaya. Ces deux types de laines varient sensiblement sur plusieurs aspects :

L’alpaga Suri : cet alpaga a une toison de dreadlocks. Il sera plus sensible aux variations des températures hostiles de l’environnement dans lequel il vit. La laine d’alpaga Suri est plus longue, plus fine et soyeuse, couvrant ainsi l’intégralité de son corps et touchant quasiment le sol. L’alpaga Huacaya (ou Alpaga Fleece): cet alpaga supporte mieux les conditions difficiles et hostiles de la Cordillère des Andes. Son pelage est plus moelleux, dense et bouclé. Sa toison est également brillante et fine. Elle ressemble plus à celui du mouton.

Autrefois considérée comme la laine des dieux, la laine d’alpaga était seulement réservée aux vêtements et aux parures décoratives de l’empereur. Animal sacré au temps des Incas, sa fibre textile est apparue dans les créations andines aux alentours de 1200 ans après J-C.

Les troupeaux d’alpagas, de la famille des camélidés, au même titre que la vigogne ou le lama, ont arpenté les Andes pendant des millénaires avant d’être domestiqués par les civilisations pré-incaïques

Quelles sont ses qualités ?

La laine d’alpaga séduit chaque fois plus un grand nombre de personnes. Sa laine particulière est le résultat d’une adaptation à l’environnement de l’habitat de l’animal. Il peut élire résidence jusqu’à plus de 4500 mètres d’altitude dans la Cordillère des Andes.

Sa robe est donc robuste, chaude et imperméable car ce caméléidé doit faire face à une atmosphère extrême. Dans ces hauts plateaux andins, les variations de températures font le grand écart, allant de 20 degrés en dessous de zéro à 20 degrés au dessus de 0, et ce en 24 heures ! L’animal fait face alors à des rayons de soleil intenses, des gelés et du vent glacial.

Le grand avantage pour les peaux sensibles est que cette laine ne vous donnera pas un effet de piqûre sur la peau comme cela peut être le cas avec d’autres types de laines. En effet, l’alpaga a un seul type de fibre, ce qui permet une utilisation immédiate sans besoin d’épilation.

Enfin, l’élevage de troupeaux d’alpaga n’endommage pas l’environnement, au contraire, il respecte les règles d’un développement durable.

La laine d’Alpaga mieux que l’or au Pérou ?

La laine d’alpaga attise toutes les convoitises, d’autant plus que c’est une ressource rare. En effet, un alpaga ne produit que 2 à 3 kg de poils par an, la production mondiale s’élevant à 5000 tonnes par an.

A la dernière foire internationale dédiée à la laine d’alpaga “AlpagaFiesta”, ce sont 15 millions de dollars de négociations qui se sont réalisées par 70 acheteurs venus du monde entier. Et ce n’est qu’un avant goût de l’engouement pour ce trésor insoupçonné.

Le commerce extérieur péruvien proclame une augmentation considérable de 58% dans les exportations de laine d’alpaga entre 2009 et 2013. Ces flux de matières premières vont surtout vers l’Asie, la Chine et le Japon principalement, mais aussi vers l’Italie, capitale mondiale de la mode. Au total, cette fuite de laine a généré plus de 130 millions de dollars.

Et cette ascension s’accélère puisque en neuf mois (entre janvier et septembre 2014), l’exportation a bondi de près de 67%.

La laine d’alpaga offre naturellement une gamme de couleurs de plus de 22 teintes différentes. Nous retrouvons particulièrement des tons noirs, gris, marrons et blancs.

Entretenir la laine d’Alpaga

La laine d’alpage est comme toutes les laines, une matière fragile et délicate. Comme la laine de mouton, il faut la laver à froid soit à la main soit en machine. Le séchage doit se faire à l’ombre et loin de toute source de chaleur. Enfin, pour éviter que le vêtement ne se déforme, il vaut éviter de le suspendre. Préférez plutôt un séchage à plat à l’horizontale

En conclusion

Nous l’avons bien compris la laine d’alpaga est un trésor qui reste à exploiter. Même les plus grandes marques de luxes commencent à s’y mettre. Les marques Cacharel, Kenzo et Max Mara ont d’ailleurs intégré la laine d’alpaga pour leurs collections.

Cependant, il faut encore changer les habitudes de consommation qui font de cette précieuse matière encore un objet de souvenir et de folklore pour la plupart des touristes.

Aux péruviens de s’approprier ce nouvel eldorado et de maîtriser son développement car l’alpaga est avant tout un trésor national qui est partagé avec le reste du monde. Au même titre que le “Made in France”, le Pérou doit développer et étendre son “Made In Peru”, gage de qualité.

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